Cet arrêt abrupt dans nos vies aura eu, à tout le moins, l’effet de nous faire réfléchir sur bien des aspects de notre quotidien. Il aura également fait ressortir davantage les inégalités sociales et le cadeau que représente notre filet social. Le sentiment d’impuissance face aux changements imposés par le risque de pandémie a vite cédé la place à la résilience et la capacité d’adaptation de l’être humain. Puis, la solidarité et l’entraide ont grimpé en flèche, comme c’est souvent le cas lorsque collectivement, nous traversons une épreuve.

Évidemment que tout n’est pas parfait et que des situations comme celle qu’entraîne ce virus font aussi ressortir ce qui est moins lumineux chez l’humain. Mais j’y vois là une occasion d’évoluer individuellement et collectivement. N’est-ce pas le moment idéal, pendant et après la crise, de revoir notre mode de vie, notre rythme, la nature de nos relations et nos pratiques professionnelles ?

Car ce n’est pas un secret, le milieu philanthropique a été durement touché par la crise. Comme une large part du budget des organismes provient de dons, de revenus de collecte de fonds et d’événements-bénéfice, des crises comme celle-ci font mal.

Par ailleurs, habitués à faire preuve de persévérance et d’ingéniosité, les organismes à but non lucratif et fondations ont fait preuve de la même résilience et se sont rapidement adaptés. Des équipes et des bénévoles dévoués sont sur le terrain tous les jours, au risque de leur santé, pour venir en aide à différentes clientèles dans le besoin. Déjà portés par des valeurs telles que la solidarité, l’entraide et le service, ces organismes font face à la crise avec créativité et brio !

Pour les plus chanceux d’entre nous, et bien que nous ressentions une certaine anxiété collective, nos vies ont ralenti et nous permettent d’être là pour nos proches et moins proches, même si ce n’est que virtuellement. Nous retrouvons le plaisir de cuisiner, de jardiner, de jouer avec nos enfants, de prendre notre temps, ne serait-ce qu’en se déplaçant moins. L’activité physique, le plein air, la musique, la lecture sont redevenus des activités importantes pour la majorité.

Qu’adviendra-t-il de cela après la crise ? Cet équilibre de vie, ce rythme plus sain nous quitteront-ils ? Et si nous trouvions le moyen de les maintenir ? Et si nous les intégrions à notre vie professionnelle et au milieu philanthropique? Pouvons-nous être aussi productifs en prenant le temps de respirer, de faire une chose à la fois, de ne pas surcharger nos horaires, de ne pas nous déplacer inutilement, de ne pas nous créer de fausses urgences ?

Je le pense et je le souhaite vivement… pour le bien-être de tous, de nous-mêmes en premier, mais aussi de toutes les clientèles desservies par les organismes à but non lucratif et fondations. Elles méritent notre pleine présence et attention !

Plusieurs sont sceptiques sur les changements de société qui surviendront vraiment lorsque la poussière sera retombée. Moi je pense que le changement que l’on désire commence d’abord par soi, un petit pas à la fois. Plus de temps, de calme, de joie, et des relations riches et harmonieuses, voilà ce que je nous souhaite !

 

Marie-Josée Cloutierconsultante senior chez BNP Performance philanthropique