Toute l’équipe de BNP Performance philanthropique est heureuse de vous présenter notre gagnante de la Bourse Jean Robert Nolet 2023, Marie-Hélène Bilodeau Brunet. Elle est actuellement directrice générale de l’organisme la Maison Le Paravent.
Quelle est votre histoire professionnelle avec la philanthropie ?
J’ai eu la chance de compléter un certificat en Gestion philanthropique à l’Université de Montréal en 2022.
Par la suite, j’ai fondé une maison d’hébergement pour les femmes en situation d’itinérance dans les Basses-Laurentides : la Maison Le Paravent. Cette dernière se veut un lieu sécuritaire, inclusif et reposant pour ces femmes. Bien plus qu’une solution d’hébergement pour pallier un besoin élémentaire, l’équipe sur place est à leur écoute et met tout en œuvre pour qu’elles retrouvent leur autonomie, leur dignité et une lueur d’espoir dans leur vie. Nous avons déjà reçu plusieurs dons majeurs, organisé trois évènements-bénéfice et créé une banque de donateurs et donatrices qui ne cesse de grandir au fil des mois.
Également, je siège au Conseil d’administration du Comité d’Action sociale de Saint-Joseph-du-Lac. Il s’agit d’un petit organisme auto subventionné qui offre, entre autres, des services d’aide alimentaire. Ce faisant, j’ai énormément appris en qualité de bénévole et présidente de l’organisme depuis trois ans. Cette expérience m’a permis de mettre en pratique les notions acquises à l’université.
Marie-Hélène Bilodeau Brunet, directrice générale de la Maison Le Paravent
Comment êtes-vous impliquée personnellement en philanthropie ?
Je crois que ma contribution personnelle dans l’avenir de la philanthropie consiste à présenter un nouveau modèle d’affaires, différent de celui des autres organismes de la région.
Grâce à notre modèle, nous influençons et encourageons nos partenaires à diversifier leurs sources de revenus et leur image au sein de la communauté. En évoluant à l’extérieur des grands centres, nous avons rapidement constaté que la culture philanthropique est beaucoup moins présente en région. Je me sens souvent seule et marginalisée lorsque je partage nos stratégies avec nos partenaires. La bonne nouvelle est que nous avons suscité l’intérêt de nos partenaires, certains m’ont même contacté afin d’en apprendre plus sur nos pratiques. Ils expérimentent l’autofinancement et réalisent qu’il est possible d’être moins dépendants des subventions et plus autonomes dans la réalisation de leur mission.
Qui plus est, dans mon organisation, j’attribue une importance à la professionnalisation des services. Ainsi, je mets tout en œuvre pour que mon équipe ait droit à des conditions de travail et une rémunération adéquate pour son dévouement au quotidien. Un aspect important de notre succès repose sur l’investissement dans notre marque employeur et la formation.
Comment voyez-vous le futur du secteur de la philanthropie ?
Tout d’abord, il convient de séparer la banque de personnes donatrices francophones de la banque de personnes donatrices anglophones. L’approche de chacune étant totalement différente.
Dans les Laurentides, le bassin de donateurs et donatrices actif(ve)s est relativement petit, bien que le potentiel de développement soit très grand. Cela s’explique par le fait que peu d’organismes entretiennent leur culture philanthropique à l’extérieur de l’île de Montréal. En sensibilisant et en cultivant la relation avec les donateurs et donatrices, je suis d’avis que les Laurentides ont un grand potentiel en la matière.
De plus, je remarque que plusieurs individu(e)s ne sont pas conscient(e)s de l’importance de leurs dons. Il y a donc encore du travail à faire pour sensibiliser le grand public à l’importance de la philanthropie et à l’impact de leurs contributions financières.
Quel message aimeriez-vous faire passer à nos lecteurs et lectrices ?
J’aimerais partager un message d’espoir. Nous évoluons dans un domaine où le don fait partie de notre quotidien : le don de soi, les dons d’argent et le don de temps. Souvent, la réponse sera non, mais si vous croyez suffisamment en votre mission, votre passion sera contagieuse et quelqu’un(e) vous dira oui. Grâce à un oui, tout devient possible.